Pat Cantin peint des portraits semi-figuratifs et quelques fois presque abstraits. Ce sont surtout des figures d’hommes, souvent des hommes matures. Ils n’ont presque toujours pas d’yeux, et pourraient ne pas avoir pas de bouche, mais ils sont reconnaissables. Ce sont nos contemporains urbains. Certaines toiles ont un caractère énigmatique. La dernière série produite qu’il présente à Galerie Carte Blanche s’intitule d’ailleurs « Sans titre » / « Untitled ».
Ce côté allusif, indirect, mystérieux que le peintre affectionne sert en fait à provoquer l’engagement du spectateur avec le sujet. Sans s’en rendre compte, comme tout n’est pas dit de manière conventionnelle sur la toile, il faut la parcourir des yeux plus d’une fois pour s’en faire une idée. Il y a quelque chose de poignant bien que subtil dans les tableaux de Cantin qui allude au plaisir d'être et plus rarement à la tristesse. Une sorte de jouissance ou de célébration du caractère masculin dans ce qu’il a de naturel et d’inoffensif dans une époque pourtant si complexe où agressivité et violence colorent avec prédominence les images du quotidien dans les médias.
Robert Desaulniers, mars 2018
Selfie, acrylique. aérosol. marqueurs posca et pastel à l'huile sur toile. 30" x 36".
Du 3 au 9 avril 2018. Vernissage, jeudi le 5 avril, de 17h à 21h.